Flores est une petite île des Açores, la plus à
l'ouest. Lajes das Flores a depuis une année une marine, mais très petite qui
théoriquement n'accepte que les bateaux de moins de 10m (en pratique ils
acceptent tout le monde!). Nous restons au mouillage, et on préfère cela, car
nous avons peur que Gwada (le chat) se ballade sur l'île, qu'il aime cette
nouvelle liberté et ne revienne jamais à bord!
Aux Açores, il y a une "guéguerre" des
ports… Horta, sur l'île de Faial, veut conserver la première place en tant que
port d'arrivée des transatlantiques, alors que sur l'île de St-Miguel (la
principale et où se trouve l'administration), Ponta Delgada voudrait devenir la
plus grande marina. Alors quand Lajes a voulu construire son port, s'est la
version light qui a été acceptée et financée!
Ceci dit le port, son capitaine, son adjoint et toute
la ville derrière sont super accueillants, ouverts, aimables, ils veulent tous
vous aider… Bref, on aime cette petite île.
Au port, tous les marins se retrouvent souvent en
petits groupes, chacun raconte son aventure, sa traversée. C'est comme une
famille. Gil devient de plus en plus fier (même un peu trop!) car nous avons un
des meilleurs temps de traversée (mais aussi un des pus grands bateaux!).
On a tous des frissons quand un marin nous relate
l'histoire d'un bateau qui a coulé à environ 500 miles des Bermudes, pendant la
même période que nous avons traversé. Le bateau a vraisemblablement heurté un
conteneur, et a perdu la quille. Une grande voie d'eau a coulé l'embarcation. Notre
reporter, qui a pu suivre le sauvetage par radio, a raconté qu'un avion est
venu rapidement larguer un nécessaire de survie aux naufragés, et qu'un cargo a
été dérouté pour les récupérer.
Après des histoires comme celle-là on se rend compte
que l'on n'est pas grand chose au milieu de l'océan. Souvent on ne voit pas un
bateau, mais certains arrivent à croiser la route de conteneurs, mesurant quoi…
15m par 2.50… Gil a une remarque qui me surprend: "heureusement ce n'était
qu'un couple. Qu'est-ce que ce serait s'il y avait eu des enfants"…
L'île est un ovale verdoyant, que malheureusement nous
n'avons pas vu sans nuage… nous n'avons jamais vu son sommet et c'est dans un
jour blanc que nous avons parcouru une bonne partie de l'île en voiture.
Impossible d'admirer les lacs dans le cratère au sommet… et on n'a même pas
trouvé une carte postale pour en garder un souvenir!
Sur les routes de campagne, des centaines de petits
lapins de Garenne (lire kiko de Garenne si vous êtes sur un bateau, ou bête à
longues oreilles ou encore écrevisse des champs) détalent devant la voiture.
Ils sont petits, avec des oreilles courtes et une petite queue blanche et
sautillent pour rejoindre la Garenne verdoyante.
Cette garenne, pour le peu qu'on en a vu, me fait
penser à un jardin japonais, comme celui sur les hauts de Nendaz.
Sur notre route nous découvrons un moulin. La meunière
(elle m'a fait pensé à Grand-maman de Crans) se fait un plaisir de montrer
toute son installation rustique aux enfants. Elle a expliqué, en Portugais, le
fonctionnement depuis l'arrivée de l'eau jusqu'au système d'entraînement sous
le moulin. Au début en raison d'herbes qui encombraient le ruisseau
d'alimentation, la meule ne fonctionnait pas. Mais juste avant notre départ, un
paysan est revenu, une faux sur l'épaule, et alors la meunière a mis en
fonction une des deux meules. Robin est resté admiratif et muet (pour une fois)
devant cette installation sophistiquée et si vieille. La meunière était émue à
voir Robin!
Malheureusement, à cause des prévisions météo, nous
devons quitter l'île vendredi en fin d'après-midi. Un fort vent d'est est
annoncé, et la digue ne protège pas le mouillage (et même semble-t-il que dans
la marina les bateaux sont pas mal secoués sous ces vents). Dommage, on y était
bien à Flores…
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