2M_Transat 2, un album sur Flickr.
bateau-aloha
En famille à la découverte des mers...
vendredi 27 juillet 2012
Transat retour deuxième partie
Galère, galère, galère…
Selon les prévisions météo, tout devait jouer en notre
faveur, soit un vent pour nous amener au nord puis du vent d'ouest pour nous
pousser jusqu'à l'embouchure de la Gironde, en évitant le cœur du le golfe de
Gascogne. Nous devions en avoir pour une bonne semaine afin de parcourir les
1'400 miles estimés. Mais la réalité fut bien différente.
Nous avons quitté Terciera le 12 juillet à 8 heure, au
moteur afin de se dégager de l'île et trouver une brise nous poussant à plus de
7 nœuds nord-est. Tout a bien marché pendant 3 jours. Puis plus de vent, alors
8 heures de moteur pour continuer au nord dans le but de ne pas arriver trop
tard afin de prendre le train du vent d'ouest prévu.
Nous remettons les voiles mais n'avançons plus aussi
vite, et le 19 juillet les vents faiblissent, pour atteindre une moyenne de
3.85 miles/heure.
Puis plus de vents favorables, mais un vent de face
(alors que nous aurons dû l'avoir dans le dos) du coup nous ferons 37 heures de
moteur… Le moteur nous permet de pas trop tanguer avec la houle résiduelle, et
nous ne pouvons plus nous permettre de retard, le compte à rebours pour le
retour au travail/à la réalité a commencé…
Le 22 juillet nous pouvons remettre les voiles, mais
nous avons tendance à faire des bords au large des côtes françaises… et le 23
comme par orgueil, le vent se lève et nous profitons d'une dernière journée de
navigation avec des pointes à plus de 8 nœuds.
Bref après 11 jours et 19 heures, juste avant l'aube,
nous mouillons à l'entrée de l'estuaire de la Gironde.
Pour cette dernière traversée, l'expression "le cheval
sent l'écurie" est loin de s'y appliquer. A croire qu'Aloha, ne voulant
pas se retrouver à sec et seul, s'est associé le concours de Eole pour nous
garder en mer…
D'une part à cause de ces conditions de navigation, et
aussi avec la perspective d'une fin d'aventure, l'ambiance sur le bateau est de
plus en plus tendue… Si les parents et Farah trouvent à s'occuper, Robin est
désœuvré et dit sans cesse "j'sais pas quoi faire", mais il refuse
toutes les activités proposées… dur dur…
Note positive, nous avons croisé à de nombreuses
reprises des baleines (nos premières depuis le début de l'aventure), des orques
et dauphins. Les baleines nous les avons aperçues de loin. On les repère grâce
à leurs jets. Elles sont loin, dommage, mais parfois on aperçoit un dos. Les
orques passent plus près, et on aperçoit bien leurs ailerons dorsaux. Enfin,
les dauphins viennent comme d'habitude, jouer avec l'étrave du bateau.
Je suis toujours hallucinée en observant ces
mammifères (baleines et orques) pensants des tonnes onduler si lentement à la
surface. C'est vraiment magique.
Autre rencontre, deux jours avant notre arrivée, nous
croisons une course au large. En pleine Atlantique Nord, plus d'une dizaine de
bateaux sont sous spi direction le sud. Là au milieu de nul part, il nous faut
réfléchir aux priorités! Qui doit abattre, qui doit lofer pour laisser passer
l'autre voilier!
Dans les derniers jours avant notre arrivée, nous
voyons croiser au large, plusieurs cargos, pétroliers… nous sommes sur la route
des bateaux du nord de l'Europe allant vers le sud, l'Asie… Nous croiserons
même la route d'un 4 mâts, qui rentre certainement du grand rassemblement des
vieux gréements de Brest.
A l'approche des côtes, de nuits, nous voyons une
multitude de feux de bateaux, certainement des pêcheurs. Nous devons affaler
les voiles, terminer notre parcours au moteur pour rejoindre l'entrée de
l'estuaire de la Gironde. Nous mouillons pour 3 heures proche de l'entrée du
port de Royan en attendant le levé du jour pour accéder à la marina. Dès
maintenant nous devons prendre en considération les marées, et ceci pour la
première fois depuis an!
Dans moins d'une semaine nous serons de retour à
Genève…
Terciera
Nous ancrons dans la baie de Angra do Heroismo, sur l'île
de Terciera le 5 juillet. Malade, depuis le départ de Sao Jorge, je reste
clouée au lit 2 jours.
Gil et les enfants visiterons la ville, qui diffère de
toutes celles que l'on a visité aux Açores (sauf peut-être Velas). Cette ville
est grande, animée. Les immeubles sont plus imposants et plusieurs rues sont
piétonnes. De toute part, la ville est protégée par des forteresses.
Toutes les fins d'après-midi et les soirées, nous
entendons à intervalles irréguliers des pétards puissants ne venant pas tous du
même endroit. La ville est en fête, et des fêtes sont organisées dans les
quartiers, chez les privés… Il y a plusieurs étapes dans ces fêtes, et les
coups de fusils, ou les fusées, marquent le passage à une autre étape de la
dite fête.
Terciera c'est l'île des vaches noires et blanches, et
des taureaux. Il y a une semaine c'était la grande fête avec lâchés de taureaux
dans la ville. Durant tout l'été, le week-end des lâchés auront encore lieu
dans d'autres localités. Nous n'y assistons pas, mais partout dans les
commerces, dans les cafés, des vidéos passent en boucle, montrant ces
manifestations.
Nous visitons la forteresse, qui est utilisée par
l'armée, donc pas de photos… même si depuis google on peut avoir toutes les
vues que l'on veut. Notre remarque fait bien sourire le capitaine qui nous
reçoit.
Dans cette forteresse, plusieurs époques se côtoient,
tant au niveau des bâtiments que de l'armement (du canon du 17ème
aux mitraillettes DCA de la 2ème GM). Au milieu de l'immense cours
s'élève une église, dont la façade principale est majestueuse mais dans un état
terrible de détérioration. Il n'y a pas qu'à Genève que nous avons de la
mollasse pourrie. Dans le clocher il manque 3 des 4 cloches, et si par malheur
celle restante devait se mettre à sonner… vaudrait mieux prendre ses jambes à
son cou et partir.
Le samedi est étrange dans ces agglomérations portugaises.
Les magasins ferment à 13h. Comme partout dans le monde occidental on pourrait
imaginer que la population profite du samedi pour "faire les magasins".
Nous sortons vers 13h du café et découvrons des rues vides, et des magasins
fermés. Le trafic de la rue principal est également inexistant. J'avais à
l'époque déjà été marquée par une ville morte le samedi à Bienne dès 15h, mais
là il n'est que 13h. Bien sûr les magasins chinois restent ouverts. Après les
avoir critiqués avec leurs marchandises de m… j'ai regardé les étiquettes dans
une des échoppes d'habits… quelle surprise! Made in Portugal, Italie, France!
Mais dans les autres, je ne suis pas sûr que tous les gadgets plastiques ne
soient pas made in China! Malheureusement, nous n'avons plus de temps pour le
vérifier…
A grand regret, nous abandonnons l'idée de visiter
l'île de Saint-Miguel. Pour un des garde port d'Angra c'est une des plus belle
île des Açores avec Flores. Mais le temps presse et nous devons bientôt
rejoindre le continent. La météo s'annonce bonne pour le milieu de la semaine
prochaine et nous décidons de rallier Praia da Vitoria, d'où nous pourrons
directement prendre le large pour l'Europe.
Le garde port tout content de s'exprimer en français,
nous parlera de son île. Nous lui faisons la remarque que toutes les nouvelles
installations sont payées par UE. Non, les Açores qui jouissent d'un statut
particulier, avec son propre gouvernement, est riche. Les financements de UE ne
se font que pour 20%, le reste vient des Açores puis des communes. La TVA est
différente du reste du Portugal. Nous lui suggérons que pour l'image des îles,
ils devraient indiquer la part de chacun car les européens (allemands,
hollandais,…) n'apprécient pas tellement de voir partout des financements
européens.
Nous mouillons lundi 9 juillet dans la baie de Praia.
Cette anse naturelle est protégée par deux digues, une au sud pour les
installations portuaires, l'autre au nord pour les plages et la marina (qui a
sa propre digue).
La ville de Praia fait penser à une petite station
balnéaire. Cafés et bars sur le front de mer, un ou deux magasins de souvenirs,
et une longue promenade le long des plages.
C'est aussi la ville la plus proche de la base
aérienne américaine. A la fin de la 2ème guerre mondiale, après
avoir profiter de la position des Açores proche du continent Européen pour y
établir des bases, les Etats-Unis ont obtenu d'y laisser une base. L'île s'est
en grande partie développe à cause de cette proximité, et l'équipe de basket
fait même partie des 5 meilleures du Portugal. Actuellement toute fois, le
contingent américain a été réduit au minimum. Mais dans les magasins, on trouve
des frigos King size, des laves-linge jusqu'à 18kg…
A la marina, nous retrouvons Josiane et Vincent, des
lyonnais, qui habitent sur leur bateau depuis 20 ans et en sont à leur deuxième
voyage. Nous louons une voiture ensemble pour visiter l'île.
Cette île volcanique a plusieurs cratères. Le centre
ressemble, avec ces collines et ces forêts, au Jura, mais avec des vaches
fribourgeoises! Nous visitons deux grottes. La première est comparable à celle
que l'on a visité à Madère. C'est le même principe géologique. La lave en
refroidissant, et à cause des poches de gaz, a laissé des galeries dans le sol.
Par contre, la deuxième est en réalité un cratère. Selon le guide, c'est le
seul cratère ouvert au monde où l'on peut descendre à l'intérieur. En principe,
après l'éruption, soit les bords s'effacent et obstruent le centre du cratère,
soit la lave et les projectiles retombent et bouchent l'entrée du volcan. Ici
la cheminée est accessible sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur.
Nous profitons d'une dernière journée de beau (une des
seule que l'on aura eu aux Açores! Mais c'est dès mi-juillet paraît-il que les
journées deviennent ensoleillée!) pour flâner à la plage, puis le jeudi 12
juillet à 8 heure, nous mettons le cap sur Bordeaux.
PS: nous avons choisi de rejoindre la côte ouest de la
France plutôt que Marseille, car avec une dérive en moins, impossible de
remonter au près la Méditerranée. De plus ce trajet est bien plus loin et le
temps nous est compté.
On est quand même un peu triste de ne pas retrouver
nous amis au Frioul…
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