Nous ancrons dans la baie de Angra do Heroismo, sur l'île
de Terciera le 5 juillet. Malade, depuis le départ de Sao Jorge, je reste
clouée au lit 2 jours.
Gil et les enfants visiterons la ville, qui diffère de
toutes celles que l'on a visité aux Açores (sauf peut-être Velas). Cette ville
est grande, animée. Les immeubles sont plus imposants et plusieurs rues sont
piétonnes. De toute part, la ville est protégée par des forteresses.
Toutes les fins d'après-midi et les soirées, nous
entendons à intervalles irréguliers des pétards puissants ne venant pas tous du
même endroit. La ville est en fête, et des fêtes sont organisées dans les
quartiers, chez les privés… Il y a plusieurs étapes dans ces fêtes, et les
coups de fusils, ou les fusées, marquent le passage à une autre étape de la
dite fête.
Terciera c'est l'île des vaches noires et blanches, et
des taureaux. Il y a une semaine c'était la grande fête avec lâchés de taureaux
dans la ville. Durant tout l'été, le week-end des lâchés auront encore lieu
dans d'autres localités. Nous n'y assistons pas, mais partout dans les
commerces, dans les cafés, des vidéos passent en boucle, montrant ces
manifestations.
Nous visitons la forteresse, qui est utilisée par
l'armée, donc pas de photos… même si depuis google on peut avoir toutes les
vues que l'on veut. Notre remarque fait bien sourire le capitaine qui nous
reçoit.
Dans cette forteresse, plusieurs époques se côtoient,
tant au niveau des bâtiments que de l'armement (du canon du 17ème
aux mitraillettes DCA de la 2ème GM). Au milieu de l'immense cours
s'élève une église, dont la façade principale est majestueuse mais dans un état
terrible de détérioration. Il n'y a pas qu'à Genève que nous avons de la
mollasse pourrie. Dans le clocher il manque 3 des 4 cloches, et si par malheur
celle restante devait se mettre à sonner… vaudrait mieux prendre ses jambes à
son cou et partir.
Le samedi est étrange dans ces agglomérations portugaises.
Les magasins ferment à 13h. Comme partout dans le monde occidental on pourrait
imaginer que la population profite du samedi pour "faire les magasins".
Nous sortons vers 13h du café et découvrons des rues vides, et des magasins
fermés. Le trafic de la rue principal est également inexistant. J'avais à
l'époque déjà été marquée par une ville morte le samedi à Bienne dès 15h, mais
là il n'est que 13h. Bien sûr les magasins chinois restent ouverts. Après les
avoir critiqués avec leurs marchandises de m… j'ai regardé les étiquettes dans
une des échoppes d'habits… quelle surprise! Made in Portugal, Italie, France!
Mais dans les autres, je ne suis pas sûr que tous les gadgets plastiques ne
soient pas made in China! Malheureusement, nous n'avons plus de temps pour le
vérifier…
A grand regret, nous abandonnons l'idée de visiter
l'île de Saint-Miguel. Pour un des garde port d'Angra c'est une des plus belle
île des Açores avec Flores. Mais le temps presse et nous devons bientôt
rejoindre le continent. La météo s'annonce bonne pour le milieu de la semaine
prochaine et nous décidons de rallier Praia da Vitoria, d'où nous pourrons
directement prendre le large pour l'Europe.
Le garde port tout content de s'exprimer en français,
nous parlera de son île. Nous lui faisons la remarque que toutes les nouvelles
installations sont payées par UE. Non, les Açores qui jouissent d'un statut
particulier, avec son propre gouvernement, est riche. Les financements de UE ne
se font que pour 20%, le reste vient des Açores puis des communes. La TVA est
différente du reste du Portugal. Nous lui suggérons que pour l'image des îles,
ils devraient indiquer la part de chacun car les européens (allemands,
hollandais,…) n'apprécient pas tellement de voir partout des financements
européens.
Nous mouillons lundi 9 juillet dans la baie de Praia.
Cette anse naturelle est protégée par deux digues, une au sud pour les
installations portuaires, l'autre au nord pour les plages et la marina (qui a
sa propre digue).
La ville de Praia fait penser à une petite station
balnéaire. Cafés et bars sur le front de mer, un ou deux magasins de souvenirs,
et une longue promenade le long des plages.
C'est aussi la ville la plus proche de la base
aérienne américaine. A la fin de la 2ème guerre mondiale, après
avoir profiter de la position des Açores proche du continent Européen pour y
établir des bases, les Etats-Unis ont obtenu d'y laisser une base. L'île s'est
en grande partie développe à cause de cette proximité, et l'équipe de basket
fait même partie des 5 meilleures du Portugal. Actuellement toute fois, le
contingent américain a été réduit au minimum. Mais dans les magasins, on trouve
des frigos King size, des laves-linge jusqu'à 18kg…
A la marina, nous retrouvons Josiane et Vincent, des
lyonnais, qui habitent sur leur bateau depuis 20 ans et en sont à leur deuxième
voyage. Nous louons une voiture ensemble pour visiter l'île.
Cette île volcanique a plusieurs cratères. Le centre
ressemble, avec ces collines et ces forêts, au Jura, mais avec des vaches
fribourgeoises! Nous visitons deux grottes. La première est comparable à celle
que l'on a visité à Madère. C'est le même principe géologique. La lave en
refroidissant, et à cause des poches de gaz, a laissé des galeries dans le sol.
Par contre, la deuxième est en réalité un cratère. Selon le guide, c'est le
seul cratère ouvert au monde où l'on peut descendre à l'intérieur. En principe,
après l'éruption, soit les bords s'effacent et obstruent le centre du cratère,
soit la lave et les projectiles retombent et bouchent l'entrée du volcan. Ici
la cheminée est accessible sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur.
Nous profitons d'une dernière journée de beau (une des
seule que l'on aura eu aux Açores! Mais c'est dès mi-juillet paraît-il que les
journées deviennent ensoleillée!) pour flâner à la plage, puis le jeudi 12
juillet à 8 heure, nous mettons le cap sur Bordeaux.
PS: nous avons choisi de rejoindre la côte ouest de la
France plutôt que Marseille, car avec une dérive en moins, impossible de
remonter au près la Méditerranée. De plus ce trajet est bien plus loin et le
temps nous est compté.
On est quand même un peu triste de ne pas retrouver
nous amis au Frioul…
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