Nous avons passé 2 semaines sur cette île mais à peine
une d'activités… Il faisait froid, la pluie, le vent, le brouillard étaient
souvent de la partie… Et du coup notre moral en a pris aussi un coup. Même si
la température est au-dessus de 20°, on a froid…
Mais reprenons l'aventure là où nous vous avons
quitté, soit le vendredi 15 juin en fin d'après-midi nous mettons les voiles
sur Faial, la météo annonçant un vent d'est.
Le début de cette navigation est paisible, même calme,
soit 1-2 nœuds. Puis au milieu de la nuit le vent forcissant, nous reprenons
une allure de croisière à 5-6 nœuds. A cette vitesse nous sommes sûr de
parvenir à Horta avant la nuit. En fin de matinée, Gil et moi sommes
tranquillement installés à lire dans le cockpit quand boouummmm… Naïve je dis
"c'est une baleine…" "T'as déjà vu une baleine brune
rouille?". Et voilà que l'une de mes deux plus grandes peurs en mer
(toucher un conteneur et les vagues scélérates) vient de se produire.
Rapidement Gil descend noter les coordonnées et vérifier les fonds, voir si
nous n'avons pas de voies d'eau. De mon coté je donne l'alerte sur la VHS, puis
nous appelons Horta pour qu'ils diffusent l'information aux bateaux hors de
notre portée VHF et surtout pour les bateaux qui devaient quitter Florès dans
les heures qui suivirent notre départ.
Nous n'avons visiblement pas de voie d'eau. Gil devra
plonger à Horta pour vérifier la quille et la dérive mobile.
Notre grande question est de savoir que vont faire les
autorités? On voit un gros remorqueur passé dans la direction opposée. Va-t-il
récupérer le dit conteneur? Visiblement pas. Pourquoi alors ne pas envoyer
l'armée comme exercice pour détruire ces OFNI? Il semblerait qu'une loi oblige
les conteneurs à être équipé de capsules provoquant une ouverture dans le
caisson si celui-ci venait à s'immerger. Visiblement la loi n'est pas
appliquée…
A Horta nous mouillons au milieu du port. La marina n'est
pas la solution pour nous, on n'a vraiment pas envie de voir filer Gwada…
Horta est le port d'arrivée historique des
transatlantiques. Dans la marina les bateaux sont amarrés à couple, à 3 voir 4
bateaux. Et chaque matin c'est le carrousel des bateaux pour libérer les
premiers à quais qui partent après les derniers arrivés qui forment la dernière
couche…
Au bar de la marina tous les navigateurs racontent
leurs aventures, attendent des pièces pour réparer… et assistent aux matchs de
l'Euro! On pleurera avec nos hôtes l'élimination du Portugal…
La légende veut que tout navigateur qui se respect
doit aller au Peter's bar. C'est même dans tous les guides (pub gratuite!) mais
c'est devenu commercial et plus accueillant du tout.
Autre tradition, marquer son passage sur l'île par une
peinture sur les murs de la marina. Ces derniers sont multicolores. Certains
navigateurs laissent de magnifiques œuvres. Farah et Robin préparent un projet
que nous réalisons sur une marche du port. Quel travail… il faut laver
l'emplacement, première couche… et comme la pluie est de la partie, il faut s'y
prendre en plusieurs fois…
En ville, il n'y a pas grand chose. Une petite rue
commerçante avec des magasins chinois. Nous sommes écœurés. Ils ont réussi à envahir
aux Açores (après le Cap Vert), et ne respectent même pas les mœurs locales.
Ils ouvrent tard le soir, le samedi après-midi (alors que les boutiques
portugaises ferment à 13h) et même le dimanche.
Mais là n'est pas le pire… un jour sur le port, nous
admirons la pêche du jour, des mètres cubes de thons. Le lendemain au marché,
pas un thon à vendre. "Atun?" "No atun, atun psstt China".
Et voilà tous les thons partent pour la Chine. Des bateaux attendent à
l'extérieurs du port que les pêcheurs locaux leur livrent leur cargaison. Le
comble serait qu'on apprenne que l'Europe subventionne les pêcheurs açoriens…
Les transports publics sur l'île sont quasi
inexistants. Nous pouvons seulement faire un tour de l'île sans escale, il n'y
a qu'un bus par jour! On dit de Faial c'est l'île bleue, à cause des haies
d'hortensias. On est vraiment déçu, soit alors on est trop tôt ou tard. Mais
rien de grandiose sur cette île.
Depuis Horta nous rallions l'île de Pico par navette
rapide. L'île est dominée par le cratère d'un volcan qui est le plus haut
sommet du Portugal. En hiver il est même recouvert de neige.
Nous parcourons une partie de l'île en bus, visitons une
autre petite ville, puis rentrons le soir à Horta.
Ce qui est magnifique à Pico ce sont les vignes. Les
ceps sont protégés par des murets de pierre de lave.
Les derniers jours Robin rencontrera deux petits
copains moussaillons nés comme lui en août 2006. Tous comme nous ils sont sur
le chemin du retour pour en septembre commencer véritablement l'école. J'image
que pour ces trois p'tits gars, après des mois de liberté la rentrée va être
difficile… Alfred est devenu un vrai pote pour Robin, et comme l'équipage de
Fantaisie attend une pièce pour leur pilote, Robin est vraiment déçu de quitter
son nouveau copain. Peut-être les reverra-t-on dans une autre île des Açores.
Après une négociation acharnée, Gil accepte de
participer à une régate de ralliement pour notre escale suivante. Pourquoi
refuser quand l'inscription est gratuite que deux soupés sont offerts, que la
place de port à Velas est réservée et gratuite, et que de toute façon nous
avions décidé ce jour-là de nous rendre aussi à Sao Jorges? Mais voilà Gil est
un battant et il ne peut pas participer à une régate avec un bateau non caréné,
une voile déchirée et une dérive manquante (ah! Oui résultat de notre aventure
avec le conteneur, nous n'avons plus de dérive mobile; donc cela va être galère
au près).
Le samedi 30 juin nous coupons la ligne de départ de
la régate à la seconde près… Un de nos meilleures départ de course!
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