Nous mettons un jour et demi pour rejoindre Rodney
bay, au nord de Sainte-Lucie. Nous remontons plein nord en laissant les
Grenadines et Saint-Vincent à l'est. Malheureusement nous sommes trop éloignés
des cotes, et à cause du courant le bord de près pour rejoindre Rodney bay est
impossible. Du coup nous passons l'après-midi du deuxième jour au moteur.
Comme prévu, nous retrouvons Damien dans la bay. Deux
jours à échanger nos expériences. Et grâce à Damien, nous branchons enfin l'AIS
(émetteur récepteur des positions de bateaux) qui nous sera fort utile lors de
la traversée.
Le mercredi 18 avril nous disons au revoir à Damien
pour la dernière fois. Il avait quitté quelques heures avant nous le Frioul,
nos chemins s'étaient croisés plusieurs fois, mais cette fois il part vers le
sud, son voyage n'a pas de date de retour, alors que nous sommes attendu en
Suisse le 1er août (surtout moi! Enfin je crois!?).
A notre arrivée dans la baie de Sainte-Anne, en
Martinique, les enfants s'étonnent: "l'eau est claire, on voit le
fond". C'est vrai au sud, l'eau n'était pas si transparente, à l'exception
que quelques anses dans les Grenadines. Est-ce l'augmentation de la température
de l'eau depuis notre départ de Martinique qui explique cela?
Nous consacrons deux jours à l'intendance. Damien nous
avait transmis les coordonnées d'une famille qui fait les lessives (lavé et
séché au vent, ce que je ne peux pas faire sur le bateau: 4 lessives de 8kg ça
fait une sacré longueur de fils, même si Aloha fait 17m) moins cher que la
laverie du Marin (qui est une des moins chère des Antilles). Ainsi on gagne du
temps, car pendant que la famille s'occupe du linge, nous on ravitaille le
bateau. 3 grands caddies bombés, 2 voyages en zodiac, et 4 heures pour tout ranger
dans les cales du bateau. 96 litres de laits, 40 litres de jus de fruits, une centaines
de boites de conserves en tout genre, farines, pâtes, céréales, … et sans
oublier le sable à chat et les croquettes!
Nous passons le week-end suivant à l'Anse d'Arlet,
l'endroit que nous préférons en Martinique (et nous ne sommes pas les seuls hélas!).
Robin devient un champion du saut de jetée avec élan! Il ne saute toujours pas
du pont d'Aloha qui est plus bas, mais court et saut d'une jetée!
Gil et moi profitons de plonger, car en Dominique il
est interdit de plonger sans guide. C'est un plaisir, même si la faune n'est
pas très diversifiée.
Enfin, nous revoyons une dernière fois le drôle de
cata des allemands qui partent eux aussi pour le sud.
Nous rejoignons ensuite Saint-Pierre au nord de
Fort-de-France. Cette ville était le chef-lieu de la Martinique à la fin du IXXème,
un centre économique pour toutes les Antilles. Mais le 8 mai 1902, une éruption
de la montagne pelée l'a complètement détruite. Ce n'était pas une éruption
comme à Pompéï (beaucoup de cendres) mais des énormes blocs de laves, et
surtout un gaz toxique, qui a tué les 30'000 habitants instantanément. La rade
qui accueillait un grand nombre de bateaux marchands a également été touchée.
Les embarcations en bois ont pris feu et coulé. Cette anse est donc devenu un
site de plongée sur épaves. Les autorités l'ont organisé, en installant des
bouées pour amarrer les bateaux de plongeurs. Nous "explosons" notre
moyenne de plongée en deux jours. En fait d'épaves, c'est des restes
métalliques (pour des bateaux en bois y'en a pas beaucoup) qui sont recouverts
de gorgones… Gil est déçu, mais pour ma part je suis heureuse d'effectuer pour
une fois une descente dans le grand bleu. Gil effectue une plongée seul sur le
Roréma, épave d'un navire acier moitié fret, moitié passagers. Dans l'anse
voisine, les épaves sont peu profondes et les enfants découvrent masque-tuba
leur première épave.
A terre nous visitons le musée du volcan, en fait une
seule pièce avec des photos d'époques et quelques vestiges. Gil qui pour une
fois nous accompagne, ressort le dernier!
Nous quittons la Martinique le 26 avril direction la
Dominique.
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