Grenade est la première grande île au sud de la zone
des ouragans, où les assurances autorisent les navigateurs à laisser les
bateaux durant la période des cyclones.
Le sud de l'île ressemble un peu à de la dentelle,
c'est une succession d'anses plus ou moins bien protégées, qui offre de bons
mouillages. Les petites jetées se multiplient dans ces zones et des minis
marinas se créent. Dans cette région, nous trouvons donc beaucoup de bateaux
dont les propriétaires sont rentrés dans leur pays d'origine pour une longue
période.
A terre, la région du sud est principalement occupée
par des demeures relativement riches et des hôtels, peu de villages de locaux,
bref une zone résidentielle. On y trouve également l'université, fréquentée par
un grand nombre d'étudiants américains.
Pour se déplacer, un important réseau de taxicos (taxi
collectif, mini-bus) dessert l'île. Ici ils sont bien mieux organisés que sur
les autres îles que nous avons visitées aux caraïbes, les lignes ont un
parcours défini et numéroté. Par contre comme partout, on finit à 20 dans un 12
places!
Grenade, comme Trinidade, attache de l'importance au
sport, et à l'athlétisme. Pour preuve, le concours national des écoles
secondaires d'athlétisme est donné en direct toute la journée sur la TV
nationale. Assis au bar d'une marina, la serveuse nous semble un peu à coté de
la plaque. En fait elle est super stressée… elle attend que sa fille coure.
Elle essuye les verres (en fin elle tient un verre et le linge…) les yeux rivés
sur l'écrans. Elle même a été une sprinteuse internationale. Plus tard dans la
journée elle rejoint le magnifique stade national pour les finales. Sa fille
échoue en demi-finale, alors que le fils du chef gagne sa finale.
Nous voguons une semaine dans le sud, d'une anse à une
autre. Un soir, de la fumée à l'arrière de l'îlot où nous sommes abrités,
attire notre attention. Nous croyons d'abord à un barbecue, mais rapidement il
y a beaucoup de fumée. Puis le dessus de la forêt s'éclaire en orange. Il est
certain que les plaisanciers au mouillage ne peuvent rien faire. Nous spéculons
alors sur l'arrivée d'éventuel secours. Y a-t-il des canadairs? Des bateaux
pompiers? Nous ne voyons arriver aucun secours. Seul un changement
d'orientation du vent, arrête l'incendie. Au matin, sur la plage, nous pensons
découvrir un paysage de désolation. Mais sous l'angle où l'on se trouve, nous
n'apercevons qu'un sommet d'arbre carbonisé. Sur l'autre versant par contre,
les arbres sont carbonisés. Toute fois comme l'île est relativement humide, des
touffes d'arbres verts ont subsisté. Comme cette année exceptionnellement la
saison "sèche" est pluvieuse! La végétation risque de reprendre
rapidement le dessus.
La deuxième semaine, nous mouillons devant la
capitale. Le lagon utilisé par les plaisanciers il y a quelques années, est
maintenant occupé par une marina pour grands voiliers et yachts. Nous ancrons
donc devant la plage, à l'entrée du port.
Saint-Georges est une des plus belles villes des
Antilles, rien à voir toutefois avec une capitale traditionnelle, cependant les
bâtiments de l'époque coloniale ont subsisté. Ils s'alignent sur une colline
surplombant la mer. Un tunnel du 19ème siècle permet de passer de ce
bord de mer, à la zone de carénage où mouille les chalutiers des pêcheurs.
C'est autour de ce bassin que s'organise la vie industrielle de la ville.
Comme presque toute les villes et villages des
Antilles, la ville tourne le dos à la mer. Le magnifique front de mer, est
occupé à Saint-Georges par un parking sur deux étages pour les taxicos. A
l'écart une petite mais longue jetée, permet aux paquebots de déverser
régulièrement son flot de touristes. La jetée donne directement dans un mail
climatisé de boutique de souvenir.
Grâce aux taxicos nous visitons les terres. Par le sud
nous atteignons Grenville, deuxième bourgade de Grenade. Cette ville n'est pas
dédiée au tourisme. Elle tourne le dos à une magnifique baie bordée d'une
barrière de corail. Malheureusement les plages de sable noir sont couvertes de
déchets.
L'intérieur, des terres est comme la plus part des
grandes îles (qui ne souffrent pas de sécheresse) verdoyants.
Comme nous avançons dans la saison, une nouvelle
saison de fruits a commencé. Nous voyons réapparaitre les mangues, les tomates
en abondance…
Pour s'approvisionner, au sud nous avons de la
difficulté puisque c'est une zone résidentielle. Nous devons nous rendre au
sud-ouest dans un grand centre commercialà l'américaine, le long des grandes
plages occupées par les grands hôtels.
A Saint-Georges, il y a un marché de poisson, alimenté
par les pêcheurs locaux. Il est à l'opposé de la zone de carénage, où les
chaluts déchargent leurs poissons (pour l'exportation).
Nous passons le week-end de Pâques à Saint-Georges.
Ici les traditionnels œufs de Pâques font place aux cerfs-volants fabriqués
artisanalement.
Nous remontons la cote ouest en deux jours et
rejoignons Carriacou que nous avions déjà visité lors de notre parcours dans
les Grenadines. En traversant l'île, nous pouvons voir les changements. En deux
mois l'île est devenue toute rose. Une petite fleur rosée a envahi, comme du
lierre, les haies, les champs… C'est magnifique.
Notre voyage touche à sa fin. Mais si, il nous reste à
peine trois mois! Le compte à rebours a commencé! Nous devons remonté au nord,
en effectuant des stops: Rodney baie où nous devons croiser Damien sur Satchmo,
(on pourra échanger nos expériences, nous au sud lui au nord); en Martinique
pour l'avitaillement (100l de lait, 40 boîtes de maïs, 30 de thon (on est
toujours aussi mauvais pêcheur)… entre autre pour la fin du voyage), la lessive
et une ou deux plongées; nous visiterons encore la Dominique, que nous n'avions
pu visiter à la descente; à Marie-Galante, nous ferons le ravitaillement de
rhum! ; nous passerons à Saint-François pour un au revoir aux amis; puis
Saint-Martin, d'où nous larguerons les amarres , en fonction de la météo, la
deuxième quinzaine de mai pour les Açores.
Le14 avril nous quittons Carriacou en direction
Sainte-Lucie.
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