samedi 3 décembre 2011

Cap Vert (4)


Nous mouillons le 28 dans l'après-midi au large de Sal Rei, île de Boa Vista.
Selon les documents touristiques, l'ìle s'ouvre depuis peu au tourisme. D'où on est on peu apercevoir un grand complexe hôtelier. Mais comme à Sal, les constructions sont basses et couleur sable.
L'île est décrite comme un Sahara au milieu de l'océan. Du bateau on aperçoit des dunes de sables, d'où on pourrait se rouler et finir dans l'eau turquoise.
Le soir on est invité à un barbecue sur la petite plage de l'île en face de la ville. Nous y rencontrons d'autres voyageurs. C'est notre première soirée te ce type et c'est vraiment sympa. L'initiative vient de Steve, un anglais (il estime avoir suffisamment travailler, je le crois car on lui donne plus de 65 ans) qui a quitté son pays depuis 3 ans pour parcourir le monde. Il a découvert la Méditerranée avant de longer la côte africaine.

Le samedi, Gil commence les travaux sur Aloha. Il démonte le pilote et prépare l'emplacement pour notre nouvel assistant.
Dans l'après-midi, le capitaine d'un autre voilier vient nous annoncer qu'une très forte houle de nord-ouest est annoncée et qu'il est préférable de déplacer les bateaux car la baie n'est pas suffisamment protégée. En effet, si les creux sont trop importants, nous risquons de talonner (toucher le fond de la mer).
Plusieurs bateaux se déplacent d'une centaine de mètres. Et nous passons une nuit tellement agitée que capitaine et intendante ne fermerons pratiquement pas l'œil. Sur les autres embarcations, cela doit être pareil, car nous voyons des lumières dans les carrés.
Le dimanche la houle ne fait qu'augmenter. Certains mettent le cap sur d'autres îles où ils espèrent trouver des abris contre cette houle annoncée jusqu'au mardi. Sans pilote, il nous est difficile de nous déplacer trop loin. Nous tentons le coup vers le sud de l'île, bien que la carte ne montre aucune baie suffisamment profonde pour nous protéger.
Mais contre toute attente, au sud la houle change légèrement de cap et nous pouvons mouiller devant une magnifique plage déserte. Une plus petite houle nous berce quand même, mais elle est tout à fait supportable.
Gil terminera l'installation du nouveau pilote, nous admirerons la plage, nagerons dans une eau turquoise, mais bien sûr pas question de débarquer, on a retenu la leçon. Dans la journée, des meutes de quads et 4x4 envahissent la plage. Elle est surnommée Santa Monica, en rappel à son homonyme américaine. Je ne vois pas vraiment le rapprochement car celle-ci est déserte dès la fin de l'après-midi.
Le mardi nous décidons de nous d'aller voir plus au sud-est si l'on peut débarquer. Nous mettons le cap à l'est, avec pour objectif une île réputée pour les oiseaux qui la fréquente. Hélas, notre carte n'est pas assez détaillée pour qu'une approche sécurisée soit envisagée. C'est donc de loin très loin que nous en profiterons. Même avec d'excellentes jumelles ont n'apercevra aucun volatil (c'est pour dire si le capitaine a été très prudent!).
Nous ancrons dans une nouvelle baie, où un immense complexe a élu domicile. Ces touristes ont une plage blanche à perte de vue pour se promener, et c'est tout ce qu'ils ont à faire; le matin tu pars à droite l'après-midi à gauche!

La météo n'étant pas favorable, et l'île de Boa Vista n'ayant visiblement qu'un point de débarquement, soit au nord, nous décidons de partir plus au sud dès le mercredi très tôt le matin. C'est vraiment à regret que nous quittons cette île que nous n'aurons malheureusement pas pu visiter (merci la Poste suisse).

Faisant route nous passons proche d'un sec qui est à fleur d'eau. L'endroit est réputé pour accueillir beaucoup de poissons et des gros mammifères, dont des baleines. Nous observerons l'endroit d'assez loin (notre capitaine est toujours aussi prudent!). Pas d'animaux en vue mais le spectacle des vagues brisants sur les rochers invisibles est spectaculaire.

Nous ferons l'impasse sur l'île de Maio (merci la Poste suisse), petite et qui selon les écrits ressemble à sa grande sœur Boa Vista, et nous mouillons à Tarrafal de Santiago, l'île principale.

Tarrafal se situe au nord de la plus grande île. L'endroit est un peu touristique et il y a même un "office du tourisme" mais aucun document n'est distribué!
Nous profitons de nous ravitailler, et faisons la connaissance de plusieurs équipages qui mouillent également dans la baie.
Nous rencontrerons notamment Patrick, un français qui parcoure les mers depuis près de 40 ans et connaît le Cap Vert depuis 1973, soit avant l'indépendance. Grâce à lui nous apprendrons énormément sur le pays.

Le samedi nous nous rendrons en aluguer à Praia la capitale. On nous a tellement mis en garde sur la sécurité et tous les problèmes que l'on peut rencontrer c'est comme si on se rendait dans le Bronx à New York. L'île accueille énormément de Cap Verdien de retour des USA, se qui peut expliquer cela. De nuit des attaques ont lieux sur les routes pour dévaliser les véhicules. Plus d'aluguers ne voyage de nuits. Patrick nous interdit des quartiers de Praia et nous donne même des coordonnées d'un ami au cas où il nous arriverait quelques choses…

Le voyage en mini-bus dure plus de 2 heures et demi. Nous sommes entassés comme toujours. Grâce à se parcours, nous traversons l'île et découvrons un paysage magnifique. Comme il vient d'avoir des pluies, tout est vert, mais semble-t-il qu'en temps normal la nature est plutôt brune. Comme à Sao Antao, l'île est très vallonnée avec des pics. C'est l'érosion de la roche volcanique qui crée ce type de paysage.
Nous traverserons une bourgade très animé, avec de grands marchés. Est-ce parce que nous sommes samedi ? Ou cette bourgade est toujours ainsi animée car elle est au centre de l'île et semble est une plaque tournante pour atteindre toutes les parties de Santiago ?

Praia a beau être la capitale, elle n'affiche pas une architecture très différente. Comme toutes les capitales des pays en voies de développement, des bidonvilles ont grandi autour de la ville. Très peu de bâtiments de plus de 3 étages.
Nous visitons le centre ville, soit la partie dite historique. Des efforts ont été fait pour la rendre un peu plus présentable… Une rue piétonne a même été créée et c'est là que l'on découvre un semblant de bâtiments datant de l'époque coloniale. Un leader price vient d'ouvrir ses portes sur la rue principale ! La visite est relativement rapide.

Alors nous ne savons pas où nous rendre pour continuer la visite après tous les avertissements ! La zone la plus sûr se trouve plus  l'est, s'est le quartier internationale. Mais pour s'y rendre, il faut traverser un espèce de no man's land, et en plein soleil.
Nous abandonnons et ferons encore un détour par le grand marché avant de reprendre l'aluguer. Il semble que ce soit le dernier. Ouf!

Nous passerons encore trois jours à Tarrafal, avant de partir pour Fogo que nous nous réjouissons de visiter surtout pour les enfants.

Fogo est la seule île où le volcan est encore en activité. Sa dernière éruption date de 1995. L'île est ronde en forme de cône, avec au centre deux cratères, un bouché et donc cultivé (c'est une plaine assez grande) et l'autre plus petit, c'est celui qui dort. Elle est très verdoyante et donc cultivée. C'est ici que nous devrions trouver le vin du pays ainsi que le café. Ce café est selon les écrits, le troisième meilleur au monde, mais comme il y en a peu, il n'est pas exporté.
Vu la configuration de l'île (ronde) les endroits abrités pour un mouillage sont inexistants. Seule possibilité le port d'où partent les cargos et les bateaux navettes. La digue est petite et elle protège uniquement du nord voir un peu nord-ouest, et des travaux ont lieux à l'intérieur de l'espace qui est minuscule. Comme l'indique le guide, et comme nous le font comprendre les gens qui sont à terre, il faut jeter l'acre puis reculer pour mettre une amarre à terre entre les rochers. Après une heure de tentative, impossible d'y arriver, le vent nous pousse à chaque fois, et les cordes que nous avons à bord ne suffisent pas (même mises bout à bout). Nous décidons de mouiller normalement à l'entrée du port. Cela va s'en dire que le capitaine n'est pas très rassuré. Nous nous trouvons très proche de la falaise.
Le lendemain, nous sommes réveillés par une houle venant du nord-ouest. Nous sommes obligés de quitter notre mouillage car il y a trop de risque pour que nous talonnions. Un pêcheur nous indique de partir plus au sud, mais nous ne trouvons aucuns refuges et de toute façon l'accès à terre est impossible avec cette houle. Le cargo qui devait déchargé a fait quelques tentatives d'approche puis a abandonné. Nous le verrons au large toute la journée à attendre.
Finalement, nous décidons de retourner dans le port, un peu plus à l'intérieur à l'abri. Gil restera à bord avec Robin pour surveiller Aloha, pendant que Farah et moi irons à terre nous ravitailler pour la grande traversée. En effet, vu les conditions de mouillage, nous ne pouvons pas rester ici, et surtout, nous ne pouvons pas abandonner Aloha pour visiter l'île (merci la Poste suisse). Nous devrons également faire l'impasse sur la dernière île, Brava, qui est plus petite que Fogo, mais de même configuration, ronde, sans baie abritée.
Avec Farah nous visiterons le centre de _________________ . La ville ne ressemble à aucune que nous avons visité jusqu'à présent. Elle est en pente, sur une falaise. A ses pieds s'étant une immense plage de sable noir. Les rues sont étroites, le plan n'est pas un quadrillage comme la plupart des autres agglomérations. Les bâtiments sont relativement tous finis et l'on retrouve beaucoup plus d'architecture de l'époque coloniale. Malheureusement notre visite sera courte et s'est chargées comme des mulets que nous retournerons au port.

Le ravitaillement une fois rangé, le zodiac dégonflé et rangé sur le pont, tout est prêt pour la traversée de l'Atlantique.

Nous quittons le Cap Vert le 10 novembre à 16h30 heure local, soit 17h30 UTC, direction la Guadeloupe à plus de 2'100 miles.

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