Voici 10 jours que nous sommes au Cap Vert ou Cabo Verde, sur l'île de Sao Vicente, dans la baie de Mindelo (chef lieu). C'est un pays proche de l'Afrique mais avec une mentalité qui diffère en bien des points. On retrouve l'Afrique dans la bureaucratie, le temps pour faire les choses, l'habitat, les mouches, mais il y a aussi de l'Occident dans les vêtements, surtout ceux des femmes… Et au Cap Vert, comme l'annoncent les guides, la musique est partout.
En arrivant dans chaque pays, en tant que navigateurs (sous la responsabilité du capitaine) vous devez aller vous annoncer auprès de différentes institutions. C'est donc le lendemain de notre arrivée que nous avons entrepris cette mission. Notre guide marin nous annonçait 3 lieux différents où l'on devait se rendre, et bien ils ont tout regroupé dans un bâtiment. Au bureau des douanes, personne… du bureau voisin on apprend qu'il est fermé aujourd'hui car ils sont à l'aéroport "revenez demain – Même si c'est samedi ? – oui". A la police maritime, nous sommes agréablement accueillis et c'est en dansant et chantant que le policier nous fera remplir les formulaires (Thierry, chiche que le prochain qui est dans ton bureau tu l'accueille de la même manière!). Nous reviendrons donc samedi pour faire tamponner les passeports.
Samedi, nous refaisons le même chemin, et le douanier il est où? "Quelque part dans le port. Il faut attendre ou le chercher!" Bon et bien on reviendra et comme dit la chanson "Lundi matin l'empereur sa femme et le p'tit prince…". Le dimanche, ici, c'est sacré et tout est fermé. Nous reviendrons le lundi et cette fois ça y est, il est là mais bien moins cool et en plus il nous prend 5€ pour les 4 visas (je suis pas sûr qu'un cap verdien paye son visa pour la Suisse à ce prix).
Notre début de séjour est consacré à la visite du centre de Mindelo, aux achats, … on se promène tous les jours dans le centre pour faire les commissions et c'est vraiment sympa. Tout d'abord nous allons tous les jours au marché du poisson. On achète le poisson du matin pour 2 à 4€ aux femmes des marins, puis un "poissonnier" nous le prépare pour 30cts le kilo.
Pour les légumes et fruits, c'est aussi les femmes qui sont en charge de la vente. On trouve des tomates, poivrons, choux, salades, petits concombres, grosses courgettes, courges, ail et oignons, patates, patates douces et manioc, coriandre. Pour les fruits, c'est bananes, petites mangues (très filandreuses), papayes, … Il y a aussi des œufs, mais là j'ai un doute qu'ils viennent directement des fermes. Ils sont très propres et tous de la même couleur et dimension.
Pour le pain on nous a indiqué "la meilleure boulangerie du pays"… alors on a tout testé. Le pain est bon, mais ce n'est pas de la baguette… il fait énormément de miette, et la plus part font partie de la famille des briochés. Mais on l'apprécie beaucoup après 10 jours de mer.
Même si le Cap Vert veut s'ouvrir au tourisme, à Mindelo, 2ème ville du pays, il n'y a rien (à l'exception d'un horrible centre sur le port) qui montre cette ouverture ici. Pas de restos à touristes… Juste le long de la rue principale, un ou deux cafés où les prix sont supérieurs mais rien d'extraordinaire.
Le centre "historique" (pas de monuments, musées, … à visiter) est composé de petites ruelles pavées (comme la plupart des routes d'ailleurs). Au premier coup d'œil, il n'y a que 2-3 enseignes de magasins par rue, mais la réalité est bien différente. En effet, derrière chaque deux portes se cache une petite boutique (parfois même dans l'entrée d'un bâtiment coincé au bas de l'escalier).
Il y a deux type de boutiques: soit pour l'alimentaire, avec tous les mêmes articles (pas de choix de marques!), part exemple la seule confiture en vente est l'ananas produite… en Belgique! Les gros pots de lait en poudre, les yogourts pasteurisés qui ne se conservent pas au frais et ont une date limite de 3 mois (il m'en faudrait pour le frigo du bureau!), … Deuxième type de boutiques: c'est tout le reste! Tout est mélangé: des piles et des piles de t-shirts, des nus-pieds, bijoux, vaisselle, articles en plastique…
A part cela il y a quelques magasins spécialisés pour l'électroménager, les meubles, des pharmacies… Et des merceria, n'y allez pas pour des boutons… c'est tout l'outillage et les pièces détachées! Dans tous vous trouverez tout le nécessaire pour la plomberie PVC qui ici, doit être la règle.
Enfin il y a les banques et bureaux de transfert d'argent. Les habitants doivent souvent retirer des chèques ou de l'argent envoyé pour la famille, de l'étranger, car il y a des queues… et pas un guichet pour le change… (pas assez de touristes). Et aux bancomats, (on les a tous faits) la carte MasterCard (PostCard) n'est pas acceptée (merci Yves du tuyau, j'espère que ceux que Gil a posé dans ta maison ne sont pas aussi percés que le tien!).
Un matin, nous avons la chance de croiser un jardin d'enfant (3-5 ans) au milieu d'une place jouant au mouchoir. Les animatrices (3 pour 25-30 enfants) invitent Robin à jouer avec eux, mais timide, il refuse. Nous assistons un moment aux jeux qui sont conclus par une danse comme chez nous, une ronde… mais ici même, à 3 ans, on danse et chante la capoïra ! Dommage que je n'avais pas la caméra!
En début de semaine, des vents forts sont annoncés, alors pas question de quitter la baie. Nous nous renseignons: 1- pour visiter le reste de l'île; 2- pour visiter Santo Antao, l'île en face de Mindelo. C'est l'île la plus à l'ouest de l'archipel, mais il est impossible d'y mouiller, aucune baie, crique, … n'est suffisamment à l'abri. C'est donc en bateau de ligne qu'il faut s'y rendre.
Pour visiter l'île, nous optons pour la version transports publics. En parlant de transports publics, seule la ville est couverte. En dehors, seules 3 bourgades sont reliées à la capitale par des Aluguer, soit des mini-bus privés qui assurent des allers-retours toutes les heures avec des arrêts à la demande (même tous les 15m on l'a vécu) et des détours pour charger des marchandises lourdes.
Notre premier périple nous conduit donc à Cahlau. Le minibus, sans suspensions est conduit par une mama (la seule que l'on ai vu faire ce métier) et elle ne se laisse pas faire. Le minibus de 12 places compte en réalité 17 adultes et 3 enfants! Beaucoup de discussions dans le bus et des rires… Arrivés à destination, sur une route déserte bordée de quelques maisons, notre conductrice nous annonce: "C'est là" Ah! Pas un café pas une âme qui vive, rien. Quelques maisons, la mer et les barques des pêcheurs, sinon rien… Premier bus pour le retour dans une heure? Nous visitons les environs sous le soleil de midi. Sur le bord de mer, dont aucun accès ne permet la baignade (rochers et rouleaux), quelques maisons de vacances sont en construction. Ce sont les résidences secondaires des habitants de Mindelo ou des expatriés. Nous finissons par découvrir un petit resto. Quand nous demandons à quelle heure part le prochain bus, la serveuse fait "oh là là il part, mais je vais l'appeler!" et c'est devant le restaurant que le bus viendra directement nous chercher.
Deux jours plus tard, nous visiterons l'île de Sao Antao. La traversée dure environ une heure et un membre de l'équipage distribue (comme dans les avions) un petit sac!
Les guides indiquaient que cette île est la plus verte, mais à notre arrivée, nous découvrons un plateau beige, aride, sans végétation, et au loin une chaîne de montagne. C'est en passant le premier col que nous découvrons un paysage complètement vert. Nous débutons par la découverte du cratère du volcan où le plateau (bouchon du volcan) est cultivé, jusqu'à 3 récoltes par an (1 récolte pour les autres terrains). Le paysage est vert et très abrupt. La moindre parcelle "plate" est cultivée. Les paysans ont gagné du terrain en cultivant en terrasse, ce qui permet également de garder l'eau.
La côte nord de l'île est très escarpée, et il n'existe pas de véritable plage. Notre chauffeur nous fait découvrir la ribeira (vallée) la plus verte, et c'est vraiment surprenant en rapport au reste du pays. Dès que nous repasserons sur la côte sud, nous retrouverons la terre aride. Le changement est spectaculaire.
Le lendemain, nous ne pouvons distinguer les sommets environnants, ni l'autre côté de la baie de Mindelo. Durant la nuit, l'harmattan (tempête de sable) est arrivée depuis l'est. Ce phénomène explique en partie le sable blanc que nous trouvons sur ces îles volcaniques. Le sable du désert africain vient se déposer sur les roches, et dans les zones protégées, des dunes se sont formées durant les siècles.
Le samedi, nous découvrons Salamansa et ses dunes de sable, sa plage et ses rouleaux. Nous rencontrons les premiers sky surfeurs, alors que les guides vantent les avantages du Cap Vert pour les sports de glisses nous n'en avons pas encore beaucoup vu.
Le mardi 27 septembre nous quittons Mindelo pour visiter les autres îles de l'archipel.
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