Archipel de Madère (2)

Aloha a raté la rentrée des classes! La météo annonçant du vent pour le mercredi et jeudi, nous avons décidé de louer une voiture pour le lundi 29 et mardi 30 août. "Maman c'est quand qu'on commence l'école? ; on s'impatiente nous!"

Premier jour de location de voiture, nous partons découvrir le nord-est de l'île. Après avoir eu quelques peines à sortir de Funchal, nous rejoignons rapidement le sommet de l'île. En moins de ¾ d'heure nous sommes passés du niveau de la mer à 1806m d'altitude.

Nous avons traversé des quartiers de villas aux rues très très pentues, une forêt qui a malheureusement été dévastée il n'y a pas longtemps par un incendie, puis le brouillard (ou les nuages!) et aussi des pâturages pelés de moutons et de brebis. Au sommet, nous découvrons le haut des montagnes environnantes et surtout, la multitude de vallées. Au travers des nuages, nous apercevons l'océan qui parfois, se confond avec le ciel.

La descente sur la côte nord de l'île, laisse découvrir un paysage composé de vallons, de collines abruptes, de cultures (bananes, maïs, vignes), une route bordée de grands géraniums en fleurs (la mauvaise herbe d'ici) et une urbanisation, ou disons plutôt une implantation éparse d' habitations. Si la carte indique un village, on ne le trouvera pas! Il n'y a pas réellement de centre reconnaissable des communes. Les maisons sont éparpillées sur toutes les pentes. On croise des arrêts de bus isolés. Cet appropriation de l'espace me fait penser au Rwanda (avant 1994), très vert, des habitations un peu partout, un petit bar au milieu de nulle part, un piéton sur la route allant on ne sait où, … Au détour d'un chemin, nous trouvons un supermarché du bricoleur (Leroy Merlin d'ici!), et une vendeuse parlant parfaitement français qui nous sera fort utile pour l'achat d'équipement électrique manquant à Gil.

Nous essayons de rejoindre le bord de l'océan, mais même si la carte indique "Porto", il n'y en a pas. A l'exception de quelques vallées qui finissent dans la mer, toute la côte se compose de roches à pics, balayées par le ressac. Même les deltas sont hostiles.

Le deuxième jour, nous prendrons la direction du nord-ouest, avec pour les enfants, la visite attendue des grottes.

Après un début de route similaire au lundi sur la côte sud, nous rejoignons le nord en passant par les sommets, en moins d'une demi-heure nous passons de 0 à 1600m d'altitude. Durant la descente au nord, nous découvrons un paysage toujours vert, par contre, moins cultivé et moins habité.

La visite de plus d'une heure des grottes (tunnels laissés par la lave après le retrait des gaz) et du centre volcanique impressionnera beaucoup les enfants (bémol: tout est en anglais ou portugais, alors la traduction simultanée de maman n'est pas toujours complète, heureusement les images et les animations aident bien à comprendre).

Nous emprunterons ensuite la route côtière passant par la pointe ouest de l'île. Cette partie de l'île diffère de l'est. Les habitations sont plus groupées, il a y des petits centres au bord de la mer, avec soit des plages au sable noir, soit des piscines naturelles créées dans la roche et des dignes construites par l'homme.

A l'extrême ouest, nous sommes choqués par la construction à moins de 100m de la falaise et son phare, d'un ouvrage d'art. Les ouvriers achèvent visiblement la construction d'un tunnel. Au-dessus, un immense plateau vierge n'attend plus que la construction d'habitations. On comprendra vite que la route rapide va être prolongée jusqu'à ce petit paradis et que l'urbanisation pourra continuer ses ravages…

Sur la côte sud, la route passe par de nombreux tunnels, qui relient les villages. Cette fois nous sommes au niveau de la mer, et il y a quelques plages, mais presque toutes de gros galets, ou rarement, de sable noir.

Comme les vents semblent avoir forcis, Gil s'impatiente d'aller voir le bateau et nous rentrons rapidement à Funchal pour le rassurer!

Mercredi, jour de congé des petits genevois, sera le jour de la rentrée des classes sur Aloha. Les premières paroles de Robin (avant le bisou du matin) seront "maman on commence l'école?". Avant le déjeuner, tous les doudous et nounours étaient habillés et alignés pour la rentrée des classes. Et on entendait: "A qui la maman a dit qu'il devait aller au parascolaire? Prenez votre livre d'écriture… " Dire que dans quelques années on devra peut-être se battre pour les envoyer à l'école.

Pour ce premier jour d'école, nos deux élèves furent très disciplinés et ne voulaient même pas s'arrêter en demandant encore des exercices. Pourvu que cela dure…

Nous terminerons notre séjour à Funchal, avec le ravitaillement du bateau pour les prochaines semaines, le plein d'eau et de carburant, tout en vivant la fête des vendanges locale (la piste de danse était à 50m du bateau!).

Nous mettons les voiles (ou plutôt le moteur, Eole faisant des siennes) le samedi 3 septembre pour faire route le long de la côte sud-ouest de l'île. Comme il n'y a pas de criques ou de zones protégées, nous jetons l'ancre devant un petit village, où nous serons bercés en permanence, même s'il n'y a pas de vent. Gil espère voir venir le dimanche matin des plongeurs afin de repérer l'épave qui est dans cette zone. Hélas, il n'y a bien qu'en Suisse que les fous se lèvent le jour du seigneur pour plonger dans l'eau glacée à 8h du mat!

Finalement, en fin d'après-midi, après un dimanche tranquille passé sur le bateau, nous déciderons de mettre les voiles pour le Cap Vert.

ON RETIENDRA DE MADERE…

ROBIN

Les volcans, les gros bateaux et surtout le Porto Santo

FARAH

Les volcans, le voyage en voiture, le télécabine, les promenades où elle était toujours devant

GIL

Le paysage un peu sauvage, et les endroits inaccessibles et isolés pour y construire sa maison

STEPHANE

Les Bolo do Caco*, la propreté des rues, des trottoirs, la végétation dense et verte, et les pentes abruptes

ENFIN MADERE C'EST:

1-0  pour Gil: qui a dépareillé ma nouvelle collection de Tupperware (la plongée nocturne qui a suivi n'a pas permis de le retrouver)

2-0  pour Gil: qui a mis le premier winch à l'eau (mais cette fois qui l'a repêché !)

*sandwich local avec un pain rond plat. On les trouve avec toutes sortes d'ingrédients: steak, steak de thon, … Il vous coute entre 2 et 3€, alors qu'un steak frite vous en coutera 10€ !