Nous reprenons le cours de notre voyage en famille,
par la visite de Sainte-Lucie, ancienne colonie anglaise. Après la Martinique
qui nous a déplu nous retrouvons des aspects qui nous avaient beaucoup plus au
Cap Vert, bien que le pays soit plus développé. Il est sous influence
anglo-saxonne, et on y trouve des chaines de fast-food américaines, mais pas le
Mac Do!
La population est accueillante et prête à vous aider,
répond volontiers à toutes vos questions le sourire aux lèvres. Cette chaleur
humaine simple nous fait oublier le départ précipité de Jenni. Les gens parlent
anglais et créole. Quand on demande s'il parle français, la personne vous
envoie un collègue qui lui parle français. Vous êtes alors tout content, mais
découvrirez très vite que la personne s'exprime en réalité en créole français,
et du coup vous devez chercher à décrypter les réponses.
On retrouve également des magasins achalandés, et des
produits frais! De nouveau des marchands attendent à chaque coin de rue pour
vous vendre soit des fruits et légumes, soit des bonbons et cigarettes, … Les
pêcheurs vendent le fruit de leur travail, enfin nous remangeons du poisson
frais. Le prix des marchandises courantes est nettement meilleur marché. Un poisson
frais de 3kg revient à 15 CHF.
Comme l'indemnité chômage n'existe pas, peu de gens
traînent dans les rues, et beaucoup font de petits métiers. Par exemple, aux
mouillages défilent durant la journée des vendeurs de fruits, poissons, … Ils
vont d'un voilier à l'autre sur de frêles embarcations et vous proposent même
de vous apporter le pain frais le matin ou de prendre votre poubelle.
Nous mouillons fin janvier à Rodney Bay pour une
semaine et demi. Evidemment ce n'est pas Sainte-Lucie véritable… C'est plutôt
un endroit très touristique, avec des grands hôtels et une magnifique marina.
Mais parallèlement on peut aussi aller dans le village et y trouver l'âme du
pays. A Gros Islet, les Friday night voient défiler, autant les locaux que les
touristes, dans la rue principale pour déguster les plats du pays et danser
jusqu'au petit matin.
Parmi la multitude de bateau au mouillage, nous
rencontrons pour la première fois un jumeau d'Aloha (il y en a encore 11 dans
le monde), à son bord Andrew, vieux capitaine qui navigue depuis des dizaines
d'année, et Nikki. En nous quittant il nous dit "A bientôt car sur les
mers on se recroisera toujours un jour!". Le lendemain nous retrouvons
Steve rencontré au Cap Vert lors d'un barbecue.
Ici le transport public est organisé. Je ne pense pas
que ce soit une compagnie unique, mais des lignes officielles numérotées sont
desservies couvrant toute l'île 24h/24h. "Comme ça tu peux faire la fête
jusqu'au petit matin" m'informera une jeune fille!
C'est donc en mini-bus local que nous irons visiter la
capitale, Castries. Pas grand chose à voir… si ce n'est le centre ville avec
quelques magasins et le marché. Bien que le grand marché ait lieu le samedi,
une partie des stands pour touristes sont ouverts tous les jours. Et des
touristes il y en a, puisque c'est le seul port du pays où les paquebots de
croisières peuvent déverser leurs passagers à terre. Ce jeudi-là deux immenses
bateaux avaient envahi la baie!
Le 7 février, nous rejoindrons le sud du pays et
passerons 5 nuits au mouillage entre la Soufrière et les 2 Pitons. Là encore un
lieu très touristiques pour les navigateurs, puisque depuis le village de
Soufrière, au milieu du volcan, vous pouvez visiter le centre du volcan ainsi
que des cascades et le jardin botanique.
Toute la cote est placée sous protection, et découpée
en zone, pêche, réserve naturelle, loisir, … d'où l'obligation de s'amarrer à
des boues et ne pas jeter l'ancre, d'autant que les fonds sont très rapidement
abyssal. Et quand les bouées officielles viennent à manquer, c'est les pêcheurs
qui en profitent pour louer les leurs! Pour nous ce fut une sacrée aventure. Au
moment de s'amarrer, j'ai insisté en exagérant sur le poids du bateau:
"C'est ok pour un voilier de 30 tonnes (22 en réalité)" pas problème
me répond Michel. Au milieu de la nuit nous nous sommes retrouvés à plus d'un
kilomètre des cotes, le corps mort suspendu sous le bateau!
Le seul jour où il a plu presque toute la journée (un
des premiers depuis notre départ!), nous avons réservé un taxi pour une visite
dans les terres! Soyons positif, c'est mieux pour les photos.
Nous avons d'abord visité la soufrière, soit le centre
du cratère. De la vapeur s'échappe en permanence, et par jour de pluie il y en
a encore plus, puisque la surface de la pierre est de plus de 100°! "La
vapeur c'est comme une cocotte minute, nous expliquera le guide, c'est pour pas
que le volcan explose".
Je ne peux pas partager avec vous l'odeur qui y règne,
mais oubliez quelque temps un œuf dans votre frigo et alors vous aurez un
échantillon!
Nous visitons également une cascade, 3 fois plus
petite que la pisse-vache! Et en plus on paie alors qu'on la voit même en
dehors du périmètre! Avec les enfants nous profiterons d'un bain dans de l'eau
non salée! Ils ont adoré!
Le problème à Sainte-Lucie, c'est que toute attraction
touristique est payante. Vous voulez voir la vue sur la baie, vous payez plus
de 4 CHF, pour suer une demi heure en montant une colline quasi déserte
(d'accord le fitness c'est plus cher pour suer et ne pas avoir la vue).
Alors quand notre chauffeur nous amène au jardin
botanique, on lui dit "non merci pour payer et voir exactement ce qu'on
voit autour de nous!", il rigole et nous répond qu'on a tout compris!
Le mouillage des 2 Pitons est magnifique et nous avons
la chance d'avoir la dernière bouée au sud un peu isolée. En plongeant du
bateau on se retrouve dans un aquarium. C'est palme masque tuba pendant deux
jours avec les enfants. Un peu dur pour Robin… respirer sous l'eau ça ne lui va
pas, il ne peut pas parler! Quoi que même avec le tuba il arrive à chanter et
faire des commentaires!
Pour la plongée bouteille c'est autre chose. Ici
interdiction de plonger seul, il faut obligatoirement louer les services d'un
guide, 30$ US après négociation pour deux personnes, alors qu'on a tout le
matériel et que l'on n'est pas sûr de pouvoir plonger le temps que l'on veut.
On abandonne et on ne tentera pas le diable car l'amende est de près de 300
CHF. Gil est vert, il veut aller sous l'eau!
Dernière escale, tout au sud: Vieux Fort, c'est
l'ancien port bananier, et maintenant le port franc. Le village au bout de
l'île est coupé du reste du pays par l'aéroport international. Quand vous vous
baladez sur la rue principale, vous apercevez au bout de la route de temps en
temps passer les avions, entre la fin de celle-ci et la piste (qui est
perpendiculaire) il doit y avoir… 100 m grand maximum!
Le 14 février nous quittons Sainte-Lucie (en oubliant
de poster les cartes postales!) pour Les Grenadines. Ces îles appartiennent à Saint-Vincent,
mais nous ferons l'impasse sur l'île principale, toutes les rumeurs font état
d'une grande insécurité aux mouillages.
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