Nous sommes partis de Mindelo à la découverte des îles du nord de l'archipel ou comme ils disent, les ìles au vent.
Notre première escale fut la baie de Sao Pedro au sud de l'île de Sao Vicente. C'est au large de cette baie qu'à lieu une étape de la coupe du monde de planche à voile (vitesse).
D'un coté de la baie il y a un village de pêcheur, de l'autre, un groupe de petits hôtels, certains en construction (depuis combien de temps?) et au milieu… la piste de l'aéroport!
Au matin, après avoir admiré un troupeau de dauphins, nous reprenons notre route vers l'est.
Santa Luzia (et ses deux petites sœurs) est la seule île déserte. Des pêcheurs montent un camp en fonction des possibilités de pêche, sinon, une immense plage blanche s'étend sur une bonne partie du sud de l'île.
Un voilier est déjà ancré, et c'est un comble mais nous devons nous amarrer relativement proches de lui (alors que c'est le vide autour de nous) afin d'être au mieux protégés des vents par certains sommets environnant.
On pourrait certainement penser que cela doit être le paradis. L'eau est turquoise, le sable blanc, nous nous amusons comme des fous dans les vagues, mais cela s'arrête là. Sur l'île, pas de végétation, pas d'arbres (palmiers comme le veut le cliché). Rien, juste un peu d'herbe drue, claire, semée.
Le capitaine du second voilier nous propose de nous apporter du poisson car il va chasser. J'accepte, car même si Gil veut lui aussi aller chasser, je ne suis pas sûr d'avoir quelque chose à faire chauffer le soir pour le dîner!
Mais j'ai été une mauvaise langue, car la première chasse de Gil rapporta deux poissons. Dès lors, notre frigo (et heureusement que l'on en a un) était plein de poissons pour les jours à venir.
Nous passerons deux nuits à Santa Luzia. Devant revenir à Mindelo, nous espérons pouvoir revenir mouiller encore dans cette baie paradisiaque.
En fin de semaine, nous ancrerons à Tarrafal de Sao Nicolau. Cette étape ne nous a pas vraiment marqués. Pourquoi? C'est difficile de trouver une explication.
Nous découvrirons le village le samedi en milieu de journée, du coup il était peu animé, malgré le fait qu'une grande fête se préparait pour le samedi soir. Les rues sont plus larges qu'à Mindelo, les constructions plus hautes et mieux finies.
Le dimanche nous avons observé depuis le bateau une procession en l'honneur des marins, mais cela n'avait rien d'exceptionnel à notre goût.
Nous fêterons les 9 ans de Farah avec un gâteau maison…
Les guides parlent d'une île très verte (la seconde pour les cultures), mais nous ne sommes pas motivés à partir à sa découverte. Elle doit ressembler à Santa Antao.
Le mouillage ne nous semble pas fiable, est c'est peut-être là l'explication de notre manque de motivation face à cette île, de laisser le bateau sans surveillance (ou encore les 39,5° de température de Robin).
Bref nous quittons le lundi Tarrafal pour le sud de l'île, où notre guide indique un mouillage.
Ce mouillage s'avère dangereux pour Aloha (trop grand) et nous ancrerons finalement dans une baie isolée. Le soir, des éclairs par très rassurants nous entoureront de toutes parts.
C'est très tôt le matin que nous lèverons l'ancre afin d'arriver avant la nuit à Palmeira da Sal. Nous ferons pratiquement toute la traversée au moteur…
Sal est une des principales îles qui s'est ouverte au tourisme, notamment grâce au sud, composé de plages de sable blanc. Dès nos premières minutes nous serons confrontés à ce tourisme "de masse". Dans le village de pêcheurs de Palmeira, près du port, plusieurs boutiques pour touristes ont été ouvertes. Ce qu'elles vendent nous semble plus africain (aux couleurs du Sénégal) que véritablement cap verdien: statuettes ou masques en "ébène", bérets noir-jaune-vert-rouge, … Durant tout notre séjour sur cette île nous devrons refouler les vendeurs pour touristes.
C'est en Aluguer (mini bus) que nous rejoindrons la ville principale, Espargos. Nous visiterons cette ville à pied pendant une journée. Elle diffère pas mal de Mindelo. Une partie plus récente montre une nouvelle architecture et est en plein développement, alors que l'autre partie de la ville plus ancienne, est composée de petites habitations d'un étage avec semble-t-il une pièce (éventuellement une deuxième sur l'arrière), et en façade, deux fenêtres et une porte. Entre les deux bourgades, c'est pratiquement un désert. Il n'y a aucune culture. Cela ressemble étrangement à un paysage marocain de dunes de sables avec de la végétation grasse. Il ne manque qu'à Gil sa moto et il partirait à la découverte de ces plaines désertiques. Au loin, nous n'apercevons que 2 ou 3 monts, restes de volcans.
Notre deuxième jour sera consacré à la visite d'un site "historique", Salinas. Dans le cratère d'un volcan proche de l'océan et quasiment au même niveau que la mer, les portugais ont créé des salines au XIXème siècle. C'est par gravité que l'eau était amenée dans le cratère et répartie dans différents bassins (comme toutes les salines en bordure de mer). Le sel était ensuite emmené à dos d'âne vers le port pour être exporté. Au début du XXème siècle, ce sont les Salines du midi qui ont repris l'exploitation du site. Les français ont alors installé un "télécabine" pour transporter le sel jusqu'au port.
Actuellement, les salines ne sont plus exploitées. Depuis peu, un italien a repris le site pour en faire des visites touristiques et des bains de boue. De l'exploitation moderne françaises, il ne reste que les structures en bois du télécabine. Toutes les pièces métalliques ayant été rongées par le sel. En regardant ce paysage on se croirait dans l'ouest américain à la fin de l'exploitation des mines d'or!
Pedra Luna, le port de Salinas, est tout aussi désert: pas un resto ou bar, mais une église et quelques bâtiments de l'époque de l'exploitation (la plus part en ruine). Comme dans d'autres endroits de l'île, on voit des habitations identiques, ressemblant à des minis phalanstères, certainement construites pour les ouvriers.
Lors de "conversations" avec des habitants, on nous parlera pour la première fois de la crise. Ici, la crise européenne commence à frapper. Le secteur de la construction ralentit, la restauration est aussi en panne (le seul restaurant de Pedra Luna venait de fermer pour cette raison, c'était un lieu pour le week-end des cap verdiens d'Espargos, avec une plage blanche à l'eau azurée).
C'est sur cette île touristique que pour la première fois on a cherché à nous "escroquer" en nous vendant du poisson le double de son prix. Nous sommes pour aider le marché local quand il existe mais là c'est est trop, et Gil est reparti à la chasse pour trouver du poisson.
En fin de semaine, nous rejoindrons le sud de l'île exploité par le tourisme: Santa Maria. Cette cité balnéaire est en plein développement. La baie sud n'est pas très marquée par ce tourisme de masse. C'est dans le centre du village que l'on trouve les traces du début du développement touristique avec quelques hôtels, des résidences et de petits appart hôtels. Les constructions sont restées basses et proches de l'architecture locale. Pas de port de plaisance, et le dimanche la plage est principalement occupée par les cap verdiens. Dans les rues, quelques boutiques pour touristes et un ou deux bars-restaurants. C'est au nord-ouest que de grands complexes hôteliers se sont développés. S'ils sont restés bas (2-3étages max) et dans les couleurs du paysage, l'architecture n'a rien à voir (il y en a un où l'on se croirait en Indonésie…). Heureusement toutefois que tout est bas et espacé et que rien ne ressemble à l'entassement vu aux Canaries.
Le dimanche, pépé nous annonce que le paquet que nous attendons est arrivé à l'entrée du pays. Nous décidons alors de ne pas visiter Boa Vista (dernière île du nord) comme prévu, pour rejoindre Mindelo au plus vite. On ne veut surtout pas que le paquet reste trop longtemps en douane ou à la poste, on ne sait jamais…
Malheureusement la suite ne fût pas très joyeuse…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire